Deuxième semaine :

Du mardi 5 au vendredi 8 septembre.

Le lundi 4 était férié pour cause de Magal de Touba (plus grande fête religieuse de la confrérie Mouride)

Premier jour : Mardi 5 septembre

Premier jour de la deuxième semaine, et sixième jour de l'animation

Description

Ayant tiré les leçons de la première semaine, j'avais préparé un minimum les activités.

Par ailleurs j'avais enfin reçu en fin de la semaine précédente la liste des élèves intéressés (en fait, tous les élèves, quand les premiers volontaires leur ont dit qu'il s'agit de venir jouer sur ordinateur).

J'ai donc organisé trois groupes, séparant les nouveaux des vétérans.

Les nouveaux élèves de CM1-CM2 devaient venir à 15 h.

Les nouveaux élèves de CI-CP-CE1-CE2 devaient venir à 16 h.

Les vétérans devaient venir à 17 h.

Chaque groupe devait avoir une heure d'activité.

Le but était de mettre à niveau les débutants, puis à partir du jeudi de prendre les élèves en deux groupes d'effectif égal, les CI à CE2 d'un côté et les CM1-CM2 de l'autre.

Mais deux vétéranes sont venues plus tôt; elles étaient prêtes à attendre jusqu'à 17 heures pour commencer mais je les ai laissées commencer en les prévenant qu'elles devraient laisser la place sur l'ordinateur jusqu'à 17 h si d'autres élèves venaient.

Un seul élève de CM2 est venu à 15 h.

Plusieurs élèves de CI à CE2 sont venus à 15 h, en ordre dispersé.

Il s'est mis à pleuvoir, ce qui fait que personne n'est venu à 16 h, et les vétérans ne sont pas venus à 17 h non plus (sauf les deux qui étaient déjà là, et deux des plus motivées et brillantes parmi celles qui étaient déjà venues; elles n'habitent pas très loin de l'école ce qui a dû faciliter leur venue j'imagine).

Du fait de la pluie, les élèves qui étaient venus à 15 h et auraient du partir à 16 h ne pouvaient pas non plus rentrer chez eux, et il n'y avait pas d'activités qu'ils pouvaient faire à l'intérieur de l'école, dont l'espace est ridiculement étroit.

Bref, cela a vite tourné à la garderie.

Sans compter que j'avais cette fois-ci bien testé tous les ordinateurs une heure avant le début du premier cours, mais qu'au dernier moment un des ordinateurs démarrés sur une clé live Primtux a décidé de freezer (ne plus répondre ni au clavier ni à la souris), puis une fois redémarré de ne pas accepter de lancer Gcompris (lorsqu'on tentait de lancer Gcompris, plus aucun programme ne pouvait être lancé, mais Gcompris ne démarrait pas non plus).

De plus l'ordinateur installé sous Debian a un problème matériel et passe aléatoirement en écran blanc, nécessitant de le redémarrer; cela arrivait rarement au début (au maximum une fois par jour) mais aujourd'hui c'est arrivé à six reprises.

Activités:

J'avais donc préparé pour les nouveaux une fiche d'exercice basée sur les activités "découverte de l'ordinateur" de Gcompris, visible ici en version texte :

Fiche "découverte de l'ordinateur"

Pour les vétérans, j'avais préparé une fiche "décrire une activité", mon intention étant de dire à chaque binôme que pendant qu'un élève jouait, l'autre décrivait l'activité effectuée.

J'avais également préparé une fiche "Ri-Li" pour leur indiquer plus clairement ce que j'attendais comme description de la règle du jeu pour le jeu Ri-Li.

Et également une fiche d'avancement individuel (en deux version, CE et CM, les élèves de CI et CP étant trop petits pour pouvoir la remplir) qui me permettait de suivre leur avancement et à eux de matérialiser un peu ce qu'ils avaient appris.

Menu principal

Menu principal

Menu principal

Ces trois fiches étaient faites sous LibreOffice Writer, et imprimées. Pour l'instant (en attendant l'accord de la directrice, empêchée aujourd'hui, pour le nombre d'impressions à faire) seules les fiches d'avancement individuel ont été tirées en nombre suffisant pour être distribuées aux élèves, les autres ont été tirées de façon à en avoir une par ordinateur.

Un seul nouveau de niveau CM2 étant venu, je lui ai donné la fiche d'exercice. Une fois qu'il avait bien avancé, je lui ai donné également la fiche "décrire une activité" en lui disant de choisir une activité et de répondre à toutes les questions de la fiche.

Une élève de CE2, mais avec d'énormes lacunes (elle ne savait pas comment écrire "oui" par exemple) est venue avec beaucoup de retard et je lui ai donné la même fiche. Quand elle a terminé et comme un enseignant sur place m'a dit qu'une élève de CE2 pouvait répondre aux questions de la fiche "décrire une activité", je la lui ai également donnée.

Les élèves de CI à CE2 ont été mis sur les ordinateurs avec Gcompris, en suivant leur progression sur chaque activité. Au départ ils étaient aidés par les deux vétéranes venues dès 15 h.

Les deux vétéranes venues en avance ont ensuite été mises, à leur demande, chacune sur un ordinateur disponible (mais il s'agissait des deux qui avaient un problème). La plus jeune a été mise sur des activités Abuledu, d'abord Monsieur Patate puis Calcul Mental puis Cibler (jeu mathématique). La plus âgée a été mise sur Pingus puis sur Gcompris quand l'ordinateur portant Pingus a planté.

Les deux vétéranes venues courageusement sous la pluie ont été mises sur Gcompris avec la fiche "décrire une activité". Il leur a également été demandé de lire le "Dis c'est quoi... un ordinateur".

Bilan

1 - Les activités rédactionnelles produisent un effet incroyablement diversifié selon le niveau de l'élève. Les deux vétéranes les plus brillantes ont apprécié l'exercice de décrire une activité, n'ont pas forcément tout compris de la fiche correspondante mais ont patiemment posé des questions jusqu'à comprendre, et ont produit une rédaction finale de qualité (malgré quelques contresens, mais dont elles ont bien compris l'erreur lorsque je le leur ai expliqué). Il est clair que cet exercice a très bien fonctionné avec elles et les a aidées, notamment à affiner leur pensée.

Par contre l'autre élève de CM2 avait d'énormes problèmes, et a écrit le minimum, qui plus est avec une orthographe illisible. L'effet sur l'apprentissage n'est pas nul, mais est à balancer avec le découragement que cela peut produire chez lui et avec l'effort demandé au détriment de l'apprentissage fourni par le jeu lui-même.

Les traitement de texte avec correction automatique sont une piste pour les aider à gérer l'orthographe, mais ça va être compliqué avec un ordinateur pour deux élèves, et encore plus lorsque certains ordinateurs débloquent aléatoirement...

Pour l'élève de CE2 cela a été une catastrophe, la seule chose qu'elle aie réussi à faire est d'écrire le nom de l'activité. J'imagine qu'un enseignant patient et la connaissant bien pourrait arriver à la faire bénéficier de cet exercice rédactionnel, mais personnellement je suis bloqué et je ne pense pas lui demander de continuer ensuite.

2 - Décrire l'activité est donc une tâche que l'on ne peut pas demander pour toutes les activités faites, contrairement à ce que j'avais prévu. Je pense donc leur demander de décrire une activité à chaque séance.

3 - La lecture et suivi de consignes n'est clairement pas quelque chose de naturel pour la plupart des enfants, les plus brillantes exceptées (mais je n'ai pas vraiment testé avec elles pour l'instant). Tous ceux avec qui j'ai testé n'ont absolument pas le réflexe de lire ce qui leur est demandé, même si une fois qu'ils font l'effort ils arrivent à à peu près comprendre. Quand à respecter les instructions, n'en parlons pas...

Je précise que je leur avais bien entendu expliqué qu'il fallait lire le texte fourni et appliquer les instructions correspondantes.

4 - Pour ne pas avoir à courir d'un poste à l'autre à chaque fois qu'un élève avait fini une activité, je leur ai enseigné comment terminer une activité (cliquer sur la maison, pour Gcompris) et lancer la suivante.

D'une certaine manière, c'était une erreur : les élèves qui n'avaient pas de fiche d'exercice (car trop jeunes pour lire) passaient d'une activité à l'autre sans attendre d'instruction et n'allaient pas forcément vers les plus intéressantes.

Ils avaient aussi tendance à fermer l'activité dès qu'ils n'arrivaient pas à la réussir, au lieu de s'appliquer ou de demander de l'aide. Il a souvent fallu passer derrière eux et leur remettre l'activité en exigeant qu'ils arrivent à un certain niveau.

5 - Les activités Abuledu n'apportent pas tant que ça par rapport à Gcompris, et si quelques-unes sont un peu originales, leur UX est quand même bien moins aboutie que celle de la plupart des activités Gcompris, même si leur esthétique est meilleure (en tous cas pour mes goûts d'adultes).

M. Patate a eu un petit succès mais finit par lasser, les activités mathématiques sont très répétitives et la victoire du joueur est peu ou mal valorisée.

6 - Pingus est intéressant pour les élèves mais les explications internes au jeu ne suffisent pas, il faut probablement une fiche d'explication pour les accompagner.

7 - L'activité Gcompris "les nombres avec les dés" a une fenêtre de tir assez précise (en termes de niveau des élèves) pour laquelle il est compris, apprécié et utile. Cette fenêtre semble à première vue se situer au niveau du CE1-CE2; plus tôt les élèves ne comprennent pas ou n'arrivent pas, plus tard le jeu est barbant pour eux.

L'activité pourtant très similaire "les nombres avec les dominos" est elle beaucoup mieux comprise; en fait elle a permis à certains élèves de comprendre rétrospectivement "les nombres avec les dés".

8 - Une des vétérane brillante a choisi de jouer aux deux labyrinthes, le labyrinthe relatif et le labyrinthe invisible.

Elle avait beaucoup de mal à comprendre le principe et surtout à comprendre que si elle ne comprenait pas, il fallait chercher à comprendre plutôt qu'à agir au hasard. Après un peu de temps pris à le lui expliquer, elle a fini par bien saisir et à s'appliquer à réfléchir avant de jouer, et à réussir tous les niveaux.

Au final ce fut donc un exercice très utile. On notera qu'il n'a été possible que du fait des circonstances exceptionnelles qui ont amené à ce que j'ai très peu d'élèves à gérer...

Mon but est d'arriver à les amener à faire le labyrinthe relatif, puis les exercices de décodage du chemin, puis ceux d'encodage du chemin, constituant une progression pédagogique les amenant au "labyrinthe de programmation" sur lequel je compte passer suffisamment de temps.

Une fois ce dernier maîtrisé, j'espère pouvoir leur apprendre la programmation avec Scratch.

9 - L'autre vétérane brillante a choisi de décrire l'activité "morpion contre tux". Il a fallu l'aider à réfléchir (ce qui là encore n'a été possible que du fait que les circonstances exceptionnelles m'en ont laissé le temps) pour qu'elle finisse par trouver qu'à partir du niveau 3 (où Tux commence à bloquer systématiquement les lignes de 2 pions avant que le joueur ne puisse poser le troisième) il n'est possible de gagner que si l'on menace deux victoires possibles en même temps.

On notera que les niveaux ne s'incrémentent pas automatiquement, contrairement aux autres activités. C'est un peu un facteur de confusion pour les élèves, surtout que ce n'est expliqué nulle part.

Deuxième jour : Mercredi 6 septembre

Deuxième jour de la deuxième semaine, et sixième jour de l'animation

Description

J'ai réussi à réparer la clé Primtux qui ne marchait pas (apparemment le dd avait dysfonctionné, le refaire a réglé le problème) et l'ordinateur sous Debian n'a freezé qu'à un seul moment, non stratégique (juste avant qu'une élève ne s'y mette, ce qui a laissé le temps de le redémarrer).

Pour la première fois j'avais donc assez d'ordinateurs pour tous les élèves (à raison de deux élèves par ordinateur toutefois) !

Les élèves devaient venir en trois groupes, les vétérans à 17 h, les nouveaux CI à CE1 à 16 h et les CE2 à CM2 à 15 h (j'ai fait passer les CE2 du deuxième au troisième groupe pour renforcer l'effectif très réduit du troisième groupe).

Cette fois-ci les élèves ont à peu près respecté les consignes horaires, même si nombreux sont ceux arrivés avec une bonne demi-heure de retard.

Le plus surprenant est qu'une seule nouvelle élève de CM2 est venue, alors que trois étaient candidats.

J'ignore si le fait que j'ai fait travailler les élèves la veille au lieu de les laisser jouer a été un facteur.

Activités:

J'ai mis les nouveaux du premier groupe (CE2 à CM2) sur les activités "découverte de l'ordinateur" de Gcompris, à l'aide de la fiche préparée à l'avance.

Les plus jeunes ont été laissés en autonomie sur Gcompris, en surveillant qu'ils restent sur des activités pertinentes pour leur âge.

Les vétérans ont été laissés en autonomie avec la consigne de décrire au moins une activité selon la fiche présentée.

Celles qui étaient venus en avance ont été mises à lire les "dis c'est quoi" si elles le voulaient, ou à jouer dans la cour pour les autres (au moment de les appeler pour le début de l'activité j'ai pu constater qu'elles s'amusaient bien, c'est déjà ça).

Il a été rappelé la consigne de lister toutes les activités qu'ils avaient déjà faites, et expliqué mieux à celles qui avaient fait cette liste ce que j'attendais exactement (une liste complète et lisible, quoi).

Bilan

1 - Constatant que je n'arriverais pas à amener les plus jeunes, dont le niveau de français est très limité, à la programmation, j'ai eu l'occasion de montrer les diverses activités de Gcompris à l'enseignant chargé du CI et CP, qui les a quasiment toutes validées (à l'exception de celles qu'il jugeait trop complexes) même si certaines lui paraissaient plus importantes que d'autres.

Je vais donc maintenir les élèves de CI-CP sur Gcompris pour l'instant, en voyant éventuellement par la suite comment les orienter vers celles qui peuvent le plus les intéresser et les instruire.

2 - Le niveau est vraiment très varié selon les élèves. Un des nouveaux élèves de CE2 a très bien réussi l'exercice "Découverte de l'ordinateur" en autonomie, avec très peu d'interventions de ma part. L'autre élève de CE2 n'arrivait pas à lire la fiche du tout.

3 - Lire, comprendre ce que l'on lit, puis appliquer les consignes est vraiment un point qui n'a rien de naturel chez la plupart des élèves, et qu'il faudra sans doute retravailler.

Vu que presque tous ont fait la "découverte de l'ordinateur", il faudra sans doute que je tente avec une autre série d'activités.

4 - C'est impressionnant à quel point il faut pousser les élèves pour avoir la moindre exhaustivité dans quoi que ce soit !

Une des élèves les plus brillantes, en décrivant l'écran de l'activité "contrôle l'écoulement du tuyau" (qui comporte, dans le style naïf de Gcompris, une pelouse verte, un camion de pompier avec son pompier, un gros tuyau - objet du jeu - avec un bouchon et de l'eau qui y circule, un feu à éteindre, des nuages dans le ciel, et deux toutes petites taches correctement interprétées par l'élève comme des fleurs multicolores), a uniquement écrit "il y a des fleurs multicolores", ce alors qu'elle a été capable de décrire tout le reste correctement et facilement lorsque je le lui ai demandé.

On touche là il me semble à un problème de fond : les élèves, reprenant la société qui les entoure, ont une pensée agglutinante et non analytique (d'où le fait qu'elle aie pensé avoir répondu à la question en mentionnant un seul élément de l'écran, les autres éléments étant dans son esprit accolés à l'élément qu'elle a mentionné).

D'une certaine manière, leur apporter une autre forme de pensée est de l'impérialisme culturel; d'un autre côté ils n'ont aucune chance d'aller loin dans le système éducatif français ou ses dérivés locaux s'ils n'acquièrent pas une pensée analytique, donc puisque c'est à l'école et d'une certaine manière pour l'école qu'ont lieu ces cours, il serait inconséquent de ne pas les aider à acquérir cette pensée analytique dont ils auront besoin plus tard (surtout que le système scolaire local, inspiré de celui français, les juge sur cette capacité à la pensée analytique, sans jamais réellement les y former, les enseignants partageant le plus souvent le mode de pensée agglutinant).

5 - L'activité "décrire une activité" est formatrice, mais dévore énormément de temps. Les élèves qui l'ont faite correctement n'ont quasiment pas eu le temps de jouer, et ont également partiellement empêché leur binôme de jouer, puisqu'ils voulaient pouvoir voir l'activité qu'ils devaient décrire.

Il va sans doute falloir revoir l'exigence d'en faire une par jour, même si j'imagine qu'avec le temps elles iront plus vite (moins sûr pour les garçons, qui ont tous d'énormes problèmes rédactionnels, en tous cas pour les CM).

Par ailleurs je ne sais toujours pas bien comment gérer celles et ceux qui n'arrivent pas réellement à rédiger; c'est typiquement le genre de situations où le plus efficace serait d'intégrer cet exercice aux enseignements généraux.

6 - Plusieurs élèves ont papilloné entre les activités à décrire, souvent commençant une description puis l'arrêtant à la première difficulté avant de commencer une nouvelle description (parfois au milieu de la première description, rendant leur travail incompréhensible).

La fuite devant la difficulté est un problème, qu'il n'est pas évident de savoir traiter quand les élèves sont en autonomie même partielle.

Il me semble que la difficulté qu'ils rencontraient était très souvent la description de l'écran au moment du démarrage de l'activité, que pourtant ils arrivent à faire lorsqu'on utilise un peu de maïeutique. L'idée de décrire TOUT ce qu'il y a à l'écran plutôt que de citer uniquement le premier élément qui leur passe par la tête est visiblement très compliquée pour eux.

J'imagine que c'est donc un exercice utile.

7 - Pour les élèves les plus avancées, le fait qu'une d'entre elles aie lu volontairement les "dis c'est quoi" 2-3-4 (selon la numérotation que je leur ai donnée, afin de leur faire acquérir les bases d'abord) avant de demander si elle pouvait attendre demain pour lire le 5 me fait dire qu'elle sait bien gérer l'apport que représente ces textes, et donc qu'elle en profite bien.

8 - Les plus jeunes se détendent et sont moins impressionnés par le "nouveau monsieur", ce qui fait que leur volume sonore est fortement monté, ce qui n'est pas toujours facile à gérer. Des cris d'excitation ne sont pas la pire des choses dans une activité pédagogique, mais à plus de 10 élèves en simultané cela devient un obstacle.

9 - L'autonomie encadrée pour Gcompris fonctionne assez bien avec les CI-CP-CE1 (cris mis à part). Une heure est un peu court d'une certaine manière, mais aussi une durée qui évite la fatigue et l'énervement.

10 - Beaucoup d'élèves ont voulu tester les activités musicales, et été frustrés d'apprendre que seul un ordinateur avait le son (il faut dire aussi que je n'ai pas vraiment voulu tester comment brancher les deux baffles externes que j'ai à disposition, craignant la cacophonie). Un certain nombre ont même poursuivi (avant je ne les voie) dans les activités musicales qu'ils avaient commencé, sans comprendre que l'absence de son ne permettait pas de les réaliser.

11 - L'activité "desssin libre" sur TuxPaint sans préalable est demandée par les élèves, mais n'est pas du tout productive, ils ne savent en fait pas quoi dessiner et se découragent vite. Par contre l'activité dessin sur Gcompris (où ils dessinent en déposant des carrés de couleur sur un canevas, réalisant donc du "pixel art") a eu un grand succès.

12 - Les petites filles venues en avance s'amusaient bien entre elles en récréation pendant qu'elles attendaient le début de leur séance, mais quand je leur ai dit qu'elles pouvaient venir elles sont quand même venues en courant - l'enthousiasme est donc clairement toujours présent.

Troisième jour : Jeudi 7 septembre

Troisième jour de la deuxième semaine, et septième jour de l'animation

Description

Internet a été coupé pour cause de factures impayées; la directrice souhaitait payer la facture pour rétablir la connexion mais vu qu'il y a deux mois d'impayés, elle n'a pas de quoi régulariser deux mois d'un coup.

Donc je n'ai pas pu charger les activités ludo-pédagogiques sur le PC démarré sur une clé Debian live.

Par ailleurs une des clés Primtux via Ventoy, que j'avais utilisée pour transférer les fichiers à imprimer (et donc mise sur le PC windows qui gère l'impression), s'est mise à ne plus marcher correctement, et ce alors qu'elle avait une première fois démarré normalement.

C'est après qu'un des élèves aie appuyé avec le pied sur l'interrupteur de la multiprise qui alimentait trois ordinateurs (et à deux reprises d'ailleurs) qu'elle s'est mise à faire des siennes; donc une fois de plus, c'est en pleine séance que j'ai dû régler le problème, ce qui m'a pris pas mal de temps et m'a obligé à courir de droite à gauche pendant les deux premières heures, me laissant peu de temps pour les élèves à part parer au plus pressé.

Les élèves sont eux à peu près arrivés à l'heure, mais les contraintes familiales ont amené les fratries à venir ensemble, bien que leur niveau les mette dans des groupes différents et donc à des horaires différents. La première heure c'était à peu près gérable vu qu'il y avait relativement peu d'élèves dans ce groupe, mais ensuite ce fut problématique.

Les jours précédents j'avais fait remplir une feuille de présence par les élèves, afin de pouvoir la leur faire saisir sur ordinateur les jours suivants, et leur faire constater l'efficacité du copier-coller par rapport à devoir reproduire N fois le même texte. Mais je n'ai jamais eu l'occasion de leur faire faire cette activité de saisie, qui n'a de sens que sur l'ordinateur Debian normal (pas en live), où je peux enregistrer le texte saisi pour les jours suivants.

Cela fait que je n'ai plus de listes de présence; il me semble qu'aujourd'hui il manquait des vétérans, mais je ne sais pas qui ni pourquoi (pas les élèves que je connais le mieux en tous cas).

Activités:

J'ai encore mis les nouveaux nouveaux du premier groupe (CE2 à CM2) sur les activités "découverte de l'ordinateur" de Gcompris, à l'aide de la fiche préparée à l'avance, pendant que les anciens nouveaux (ceux qui étaient venus la veille) étaient en activité libre sur Gcompris.

Comme la veille, les plus jeunes ont été laissés en autonomie sur Gcompris, en surveillant qu'ils restent sur des activités pertinentes pour leur âge.

Pour le reste de la semaine, je conserve les vétérans en autonomie avec la consigne de décrire une activité selon la fiche présentée, au moins pour ceux qui n'avaient pas terminé cet exercice.

Celles qui étaient venus en avance ont été mises à lire les "dis c'est quoi" si elles le voulaient.

Un des élèves vétéran, volontaire, a été mis sur le PC Debian live (sans jeux donc) pour saisir sur LibreOffice Writer un des devoirs qu'il avait déjà rédigé (avec une orthographe atroce et une écriture peu lisible) sur son cahier. Je lui ai également expliqué ce qu'était le correcteur orthographique intégré et ses limites.

Comme à la dernière heure j'avais finalement assez d'ordinateurs disponibles j'ai mis une des deux élèves les plus brillantes (et tout simplement les plus avancées scolairement : on m'a expliqué qu'elles avaient réussi leur CM2 et venaient en cours de vacances simplement pour réviser et se préparer à la 6°) sur Fish-Fillets, une sorte de Sokoban à deux personnages et avec un décor et des obstacles élaborés.

Bilan

1 - L'élève sur LO Writer s'est beaucoup appliqué, il a souvent dû m'appeler pour comprendre pourquoi le correcteur orthographique refusait le mot qu'il écrivait (et souvent les propositions du correcteur n'étaient pas adaptées, je ne sais pas pourquoi). En une heure ou plus il a pu saisir une dizaine de lignes, et était visiblement épuisé après.

Cependant il était clairement content d'avoir enfin réussi à produire un texte sans fautes (certes, avec également mon aide, puisque quand il a terminé je lui ai expliqué tout ce que le correcteur n'avait pas vu); j'imagine qu'il a bien conscience de son orthographe lamentable et que cela lui pèse énormément.

L'exercice est donc très utile, même s'il est long et fatigant pour l'élève qui l'entreprend.

On notera que le traitement de texte basique de Gcompris n'a pas de correcteur orthographique et n'est donc pas adapté à cet usage.

Idéalement, j'aurais voulu mettre les élèves sur la version "LibreOffice des écoles" (développée par PrimTux) mais en live et sans internet ce n'est pas possible. De même pour l'excellente extension "LireCouleur" également pour LibreOffice.

2 - Les élèves de CM avaient tous apportés la liste des activités que je leur avais demandée, mais très peu avaient apporté une liste réellement complète. Je leur ai donc expliqué le problème et demandé de revenir le lendemain avec la liste complète.

3 - Beaucoup d'élèves avaient du mal à comprendre la différence entre ma demande d'écrire la liste de toutes les activités qu'ils avaient faites (afin que je puisse suivre ce qu'ils ont fait et aussi éventuellement leur dire de ne plus faire certaines activités qui ne leur apportent plus rien) et l'exercice "décrire une activité" en répondant à une liste de question (exercice surtout destiné à les faire rédiger et un peu à tester leur compréhension des activités).

4 - Toutes les activités ne se prêtent pas aussi bien à l'exercice "décrire une activité", ce qui pose problème lorsque l'on demande aux élèves de choisir librement l'activité qu'ils vont décrire.

5 - La question sur ce qu'ils apprennent en jouant à une activité est loin d'être évidente pour eux; je ne souhaite pas la supprimer mais il est clair qu'ils ont besoin d'aide pour y répondre; et je ne sais pas trop comment le faire (à part en venant individuellement faire réfléchir l'élève je veux dire).

6 - Une des élèves brillantes qui avait réussi l'exercice "décrire une activité" la veille (mais en prenant toute la séance pour cela) était en binôme avec une autre élève qui n'avait pas fait cet exercice. J'ai donc dit à son binôme qu'il fallait qu'elle le fasse au moins une fois; pour ne pas que l'élève brillante perde son temps, je lui ai suggéré de le refaire aussi (sur une activité différente bien sûr) afin de pouvoir jouer le lendemain (puisque je lui avais dit que si elle jouait aujourd'hui, il faudrait qu'elle décrive une activité le lendemain; je pense en effet me fixer sur une description un jour sur deux, en tous cas tant que je n'ai pas un autre programme pour eux).

L'élève brillante a bien fait la description de la nouvelle activité, mais j'ai pu constater qu'elle a pris quasiment autant de temps que la veille, alors que je m'attendais à ce qu'elle puisse la faire beaucoup plus vite puisque c'est la deuxième fois qu'elle fait l'exercice.

7 - L'élève sur Fish-Fillets a adoré, tout en se rendant pleinement compte de la difficulté du jeu. Vers la fin de la séance je lui ai adjoint l'élève qui avait travaillé sur LO Writer (après qu'il se soit reposé un peu) et lui aussi à apprécié.

8 - L'autonomie même encadrée sur Gcompris commence vraiment à montrer ses limites, les élèves ont épuisé la plupart des activités les plus évidentes et ne découvrent pas forcément celles qui sont en bas des listes (comme "le croqueur de nombres" par exemple).

Ils se replient beaucoup sur des activités qu'ils ont déjà faites, et ne choisissent pas forcément les plus utiles pour eux.

Il faut donc un guide pour les accompagner, écrit pour les plus grands et par l'enseignant directement pour les plus jeunes.

Je ne suis pas convaincu de pouvoir faire ce guide avant lundi, par contre.

9 - Un élève de CM2 avait beaucoup joué au Puzzle la veille, je lui avais donc dit de ne plus faire cette activité les jours suivants. Aujourd'hui son frère était sur le Puzzle, et après clarification sur le fait que ce n'était pas à lui que j'avais dit de ne plus le faire, j'ai pu constater qu'il avait beaucoup de mal à comprendre comment s'agençaient les images, alors qu'il s'agit de puzzles très simples (à 6 pièces au maximum) et que sur d'autres activités de réflexion il s'en sortait très bien.

J'imagine donc que même une activité aussi simple peu être réellement pédagogique, on ne peut apparemment jamais réellement prévoir.

10 - L'enseignant de CI/CP a validé l'idée de faire l'accompagnement de ses élèves au moins une séance d'informatique, afin de mieux voir la suite logicielle et comment l'utiliser dans son cours. Il n'était pas disponible aujourd'hui, on verra demain.

11 - L'activité "les mots qui tombent" est plébiscitée par les élèves, qui peuvent s'en lasser au bout d'un moment (parfois long !) mais y reviennent ensuite.

Vu que TuxType fonctionne selon un principe extrêmement similaire ET qu'il permet d'éditer les listes de mots qui tombent, cela peut donc être un excellent outil pour faire retenir aux élèves les mots nouveaux que l'on veut leur présenter durant l'année.

Par contre les élèves sont très frustrés que les accents circonflexes ne puissent pas être saisis au clavier (la saisie par la touche ^+la lettre n'est pas reconnue par le jeu) et donc qu'ils doivent perdre des mots sans rien pouvoir y faire lorsque ces mots contiennent un accent circonflexe.

Il semble (après échange avec les dévelopeurs de Gcompris) qu'il s'agisse d'un bug aléatoire lié à la configuration des machines, et qu'ils ne savent pas reproduire.

12 - Les "Dis c'est quoi" fonctionnent toujours de façon variée selon les élèves, certaines se montrant clairement intéressées tandis que d'autres les lisent par obligation et sans forcément en comprendre beaucoup (je n'ai pas eu le temps de tenter une évaluation, ni beaucoup d'idées sur comment faire exactement), et d'autres encore se situant au milieu des deux.

Quatrième jour : Jeudi 7 septembre

Quatrième jour de la deuxième semaine, et huitième jour de l'animation

Description

Tous les ordinateurs ont fonctionnés, mais Internet reste coupé donc le Debian Live n'est utilisable que pour LibreOffice.

Probablement du fait de la prière du vendredi (qui fait que les familles musulmanes mangent après le retour de la prière et donc que les enfants finissent de manger assez tard) je n'ai eu qu'un seul élève pour le groupe de 15 h (les nouveaux du CE2 au CM2), le fils d'un des enseignants de l'école, qui était resté avec son père depuis le cours de vacances du matin.

Comme d'habitude, les autres enfants sont ensuite venus en ordre dispersé, pour la plupart en avance.

J'avais largement assez d'ordinateurs lors de la première séance donc les quelques enfants venus en avance ont pu commencer tout de suite; pour la deuxième séance j'étais plus limite (surtout que j'ai gardé le CE2 venu à 15 h, qui n'avait pas progressé).

Comme d'habitude aussi, les fratries sont venues ensemble et donc pour une partie d'entre eux pas du tout à la bonne heure, et je ne pouvais pas non plus renvoyer les petits qui attendaient leurs aînés pour rentrer, même quand ils avaient fini leur activité.

Activités:

Je voulais profiter de cette dernière séance de la semaine pour mettre les élèves au même niveau que les autres en leur faisant faire l'activité Ri-Li.

J'ai laissé les nouveaux CI à CE1 en autonomie, en intervenant pour leur faire changer d'activité quand je les voyais tourner en rond. Je leur ai également suggéré des activités comme "apprends l'addition" notamment.

Les vétérans ont été mis plus ou moins en autonomie, mais j'ai fortement suggéré (et les élèves n'ont pas l'habitude de refuser aux adultes) des activités mathématiques ("1-2-3" sous-catégorie "arithmétique") et langagières ("A-B-C" sous-catégorie "mots") qu'ils n'avaient pas jusqu'à présent pratiquées.

Une élève arrivée avec un peu d'avance a été mise sur LibreOffice Writer avec consigne de saisir un des exercices qu'elle avait déjà rédigé, pour la fixer un peu vu qu'elle était dissipée.

Les autres élèves arrivés en avance se sont vu proposer de continuer à lir les "Dis... c'est quoi".

Quand la séance a commencée, le jeune qui avait travaillé un peu sur LO la veille mais n'avait pas terminé a souhaité continuer.

Deux élèves dont celle qui avait déjà essayé la veille ont été mises sur Fish-Fillets puis sur Pingus avant de finir (à leur demande) sur Gcompris.

Deux élèves qui avaient planté Gcompris ont été mises sur Abuledu-terrier Cibler (activité mathématique consistant à faire une addition triple).

Bilan

1 - La tentative de faire l'activité Ri-Li avec le jeune de CE2 a été catastrophique. Déjà la faire faire à un élève seul plutôt qu'en binôme n'est pas une bonne idée; ensuite le manque de vocabulaire de sa part (quand j'ai essayé de l'aider, je n'ai pas compris qu'il ne savait pas ce que voulait dire "différent" ou "différence", par exemple) a rendu l'expérience traumatisante pour lui puisqu'il ne pouvait pas expliquer la plupart des choses que je lui ai demandé. Quand il a fini la description de ce qu'il voyait à l'écran au démarrage du jeu et (très laborieusement) quelques éléments de ce qui se passait quand le jeu commençait, je l'ai laissé reprendre Gcompris.

2 - Demander de décrire ce qu'ils voient (à l'écran, dans mon cas) est une activité utile aux enfants, mais très laborieuse pour eux.

J'imagine qu'un mini-jeux Gcompris pourrait être consacré à une initiation à la description, même si bien sûr la description libre (qui laisse l'enfant utiliser son propre vocabulaire : par exemple un des élèves bissau-guinéen disait "jaune différent" pour parler de la couleur orange, pour laquelle il n'avait pas de mots) est au moins aussi importante et que celle-ci ne peut être évaluée que par un enseignant, pas par un logiciel.

3 - Suivre des instructions est un exercice qui leur est également utile vu à quel point cela ne leur est pas naturel (et encore moins de suivre de façon exhaustive une liste d'instructions). Là par contre on peut tout à fait imaginer un jeu Gcompris qui leur demande de suivre des instructions pour arriver à un mini-jeux (et de nouveau suivre de nouvelles instructions pour arriver au niveau suivant).

On notera que Gcompris le fait partiellement lorsque les sons sont activés (au lancement de l'activité, une phrase est prononcée qui explique au joueur ce qu'il doit faire), mais ce n'est pas le cas sur la plupart des ordinateurs qui sont à ma disposition.

4 - Mon intervention pour leur faire découvrir de nouvelles activités qu'ils n'avaient pas explorées a été très utile; ils ont la plupart du temps apprécié l'activité proposée (le jeu du pendu a eu beaucoup de succès, le croqueur de nombres/multiples/égalités aussi) et cela les a de toute façon changés par rapport à leur tendance à juste répéter celles qu'ils connaissaient.

Il me semble que deux séances sur Gcompris en autonomie sont un maximum, c'est utile pour leur permettre d'explorer la suite logicielle mais il faut ensuite les guider plus directement (même si j'ai l'intention de finir chaque séance par un temps d'autonomie sur Gcompris, comme récréation).

5 - L'émulation/entraide entre élèves pour trouver de nouvelles activités/copier celles qu'ils voient leur camarades jouer fonctionne assez bien. C'est à double tranchant puisque cela peut les aider à trouver des activités réellement utiles, mais aussi les pousser à se rabattre sur des activités qui leur semblent plus faciles.

6 - Il a fallu que je bannisse l'activité "football" qu'ils répétaient à cause de son thème, sans réellement comprendre son principe (application de la mécanique galiléenne) malgré mes explications.

7 - De manière générale ils avaient souvent tendance à essayer une activité qu'ils ne connaissaient pas, et à abandonner tout de suite s'ils ne comprenaient pas comment elle se jouait. Et aussi à tenter de tout faire à la souris, même quand l'activité se fait au clavier.

J'ai montré à ceux qui savent lire comment obtenir des instructions en cliquant sur le point d'interrogation, mais ils n'ont quasiment jamais le réflexe de le faire.

8 - C'est un peu compliqué de savoir quelles consignes exactes leur donner sur ce point, puisque nombre d'activités Gcompris sont en effet assez intuitives et c'est un bon apprentissage que de les laisser intuiter les mécanismes du jeu. Mais en même temps, pour celles qui ne le sont pas, les laisser abandonner dès qu'ils échouent est un contre-apprentissage.

9 - L'élève qui avait commencé LO writer la veille a voulu continuer, au point de préférer attendre son tour (l'élève dissipée, elle, a voulu fuir l'exercice dès que possible, mais je l'ai forcée à au moins terminer sa phrase avant de laisser sa place à l'autre élève) que d'aller jouer sur un ordinateur libre. La façon dont l'ordinateur (et le correcteur orthographique) permet à des élèves en difficulté d'arriver à écrire quelque chose dont ils sont fiers est donc quelque chose qui les motive beaucoup (ou en tous cas en motive beaucoup certains). L'élève qui avait terminé son texte la veille sur LO et qui avait bien compris qu'il n'était pas évident que je puisse enregistrer le texte ensuite a eu un discret sourire de fierté quand je l'ai averti que j'avais bien réussi à l'enregistrer; c'est clairement important pour eux et donc un bon outil pédagogique.

10 - Le jeune sur LO Writer s'est beaucoup appliqué, mais il a eu beaucoup de mal. Il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre qu'il ne savait pas comment faire les espaces (qu'il avait également du mal à conceptualiser; quand j'ai voulu lui demander ce qu'il manquait, il ne savait pas, et quand je lui montrais les quelques espaces qui existaient dans le texte, il ne lisait que la lettre à droite ou à gauche de l'espace). Il n'a pu donc faire que deux lignes.

Les élèves ont en général tendance à effacer plutôt qu'à corriger lorsqu'ils font une faute, cela les amène logiquement à avoir une production assez faible. Il faut insister pour qu'ils arrivent à changer de comportement.

Son frère, qui avait réussi à faire un paragraphe entier la veille, s'est moqué de ses maigres résultats; ce n'est pas évident de trouver comment laisser les élèves s'émuler mutuellement sans pourtant décourager ceux qui ont des difficultés.

11 - Pour la première fois j'ai eu une élève qui a préféré jouer avec une amie à elle dans une classe vide où je ne la voyais pas que de rester sur l'ordinateur. Il est vrai que je l'avais mise en binôme avec une autre élève qu'elle n'avait pas choisie, et elles ne s'entendaient pas forcément ensemble, cela a pu jouer. Une autre élève, très jeune, les a également rejointes en abandonnant l'ordinateur à son petit frère; mais elle avait déjà jouée depuis plus d'une heure.

12 - Le binôme sur Fish-Fillets a beaucoup apprécié, et était très content de réussir le niveau 2 et d'arriver au niveau 3. Par contre après un certain temps et de nombreux échecs (le niveau 3 est objectivement difficile, je l'avais fini il y a longtemps mais quand j'ai rééssayé plus récemment j'ai été incapable de retrouver la solution; aller jusqu'au milieu du niveau est difficile mais pas insurmontable, au-delà cela devient vraiment pas évident) elles ont insisté pour changer. Je leur ai demandé de franchir au moins les deux premiers obstacles, une d'elle a immédiatement pensé à une solution qu'elles n'avaient pas vu jusqu'à ce moment, et elles ont repris le jeu avec beaucoup d'excitation. Une fois de nouveau bloquées après les deux premiers obstacles, je les ai laissées changer d'activité (par contre les menacer de les remettre sur Fish-Fillets a été très efficace par la suite pour obtenir qu'elles réduisent le volume de leurs échanges verbaux). Celle qui avait déjà joué a également bien compris l'importance des sauvegardes pour ne pas avoir à repartir de zéro, alors que je ne lui ai pas expliqué ce point, juste montré comment on sauvegarde.

13 - Le même binôme, mis sur Pingus, a mis beaucoup de temps pour comprendre qu'il ne faut pas gaspiller ses ouvriers spécialisés (notamment les "bashers"/"défonceurs" qu'il ne faut utiliser que devant l'obstacle, afin d'en avoir assez) même quand je leur ai demandé de compter ceux qui leurs restaient.

14 - Une élève de CE1 que j'avais mise sur "apprendre l'addition" a eu beaucoup de mal à accepter d'arrêter de compter sur ses doigts et de simplement appliquer l'addition à l'écran (le joueur doit juste mettre des billes correspondant au premier nombre puis des billes correspondant au second nombre et vérifier qu'il a bien mis ce qu'il faut) mais a quand même bien apprécié l'activité, sur laquelle elle est restée longtemps.

Elle était en tous cas très contente d'y arriver, alors qu'elle est extrêmement timide : mon hypothèse que le retour direct apporté par l'ordinateur aux enfants est quelque chose d'important dans le système sénégalais où ils ne bénéficient quasiment jamais d'un retour objectif (ou alors pour leur conformisme, pas pour leur compréhension/leurs succès) me paraît donc validée.

15 - L'activité "ordonne les mots d'une phrase" est très utile et est appréciée, mais malheureusement il n'y a qu'une seule phrase par niveau, donc cette activité n'a pas de rejouabilité. Ou alors quelque chose l'a bloqué sur un même ensemble de phrases, je ne sais pas, mais le résultat fut le même.

16 - L'activité géographique "localise les pays" a comme troisième niveau l'Amérique Centrale, particulièrement difficile du fait des nombreuses îles, qui a tendance à décourager les élèves. Il serait donc probablement utile de la passer à un niveau ultérieur (ou d'aider l'élève, ou de tout simplement l'esquiver).

17 - Deux des élèves en avance ayant terminé un peu rapidement les "Dis... c'est quoi" qu'elles avaient choisi, je leur ai demandé d'écrire ce qu'elles avaient retenu des précédents. Sans surprise, c'est un peu décevant : de celui sur les GAFAM elles avaient retenu que les GAFAM étaient Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft (ce qui est exact, et montre qu'elles l'ont lu) et rien d'autre, alors que le livret avait quand même un message un peu plus élaboré. De celui sur les périphériques elles avaient bien retenu une liste de périphérique, mais dans cette liste de périphériques elles avaient inclus le Web...

Et de celui sur le traitement de texte elles avaient retenu qu'un traitement de texte permet de traiter un texte (certes) et de le synthétiser (mais what le phoque ?)...

Cependant je ne sais pas comment évaluer leur compréhension et les inciter/aider à approfondir leur lecture sans faire un devoir ou questionnaire bêtement scolaire.

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